Une danse pour vous
Les performances Corps en jeux dans la ville sont une invitation à prendre le temps dans un rapport simple avec la danse; Les photos ont saisi ces instants impromptus d’échanges et de mouvements.
Dans nos comportements citadins se posent l’étude et le constat de notre regard et de notre mobilité:
comment l’espace est-il habité, vécu, quelles influences dans les comportements, dans la relation aux autres ?
Par là surgissent les délimitations, les lignes qui séparent les êtres, qui déterminent des espaces de « droit » et de « non droit », d’action et d’inaction…
Se sentir bousculé, poser un regard, se sentir touché et faire mine de ne rien voir. Une histoire d’amour en somme. Formidable histoire d’amour empreinte de pudeur. Un sentiment endormi, dans un coin quelque part en chacun de nous Un “moi aussi” et une envie de faire comme l’autre danseur qui courrait tout à l’heure. J’avais envie de lui dire “ je suis avec toi, avec vous et je partage ton espace et ton mouvement… bravo! vas! continues! c’est merveilleux! Tu donnes de la vie à la ville, tu me rends heureux et je danse moi aussi dans un coin de mon âme. Demain je ferai comme toi… Mais tu disparais comme ça, volatilisé, au coin de la rue. Sans dire un mot. Je te revois chaque jour, ces sauts, ces tourbillons, ces suspensions… Je pars le matin dans la ville, je marche pour aller travailler En pensant très fort à toi, à vous, je me prépare et dans un élan de joie, je fais un pas sauté de coté. Quel formidable exploit, quel signe donné à la vie, à mon amour de la liberté et des autres. C’est tous les jours maintenant que je fais cela. J’agrémente ce pas sauté de coté en enchaînant un pas sauté devant puis j’allonge mon bras…. Et je me prends à rêver que nous puissions tous, nous autres marcheurs des villes qui fourmillons le long des artères, qui irriguons la formidable dépense d’énergie des centres urbains, vivre un instant, ensemble, un temps d’immobilité. Que nous nous arrêtions un instant comme ce danseur qui de sa condition de bipède, devient l’arbre puis l’oiseau, puis de nouveau la femme et l’homme. Un geste d’amour, je vous dis »
Une proposition de Jean-Jacques Sanchez
Cie Jean-Jacques Sanchez/ Association Laza
Photographies : Jean-Marc Gourdon et Julietta Piacenza Vanderhoeven
Textes et montage sonore : Jean-Jacques Sanchez
Danseurs : François Bouteau, Stéphane Mensah et Jean-Jacques Sanchez
Les photos vignettes Miniatures co produites par l’Offcina-Atelier de production marseillais
Remerciements à Mme La Directrice Stéphanie Bremaud de l’Alliance française de Niteroi (RJ)